Quelques chiffres 63,5 milliards de diminution de charges pour les entreprises, 94 milliards de profits pour le CAC 40 Les entreprises du CAC 40 ont réalisé 94 milliards de profits en 2017, en hausse de 24% par rapport à 2016 (voir le communiqué du CAC). Cependant personne ne souligne que ces profitssont aux 2/3 de l’argent public. En effet : Le gouvernement a augmenté le CICE (coût 21 milliards d’euros), qui va pour l'essentiel à ces mêmes entreprises. Celles-ci bénéficient d'une grande partie des 40 milliards de dégrèvements de cotisations sociales, qui déséquilibrent gravement les comptes de la protection sociale. Le gouvernement a diminué le taux d'imposition des bénéfices pour les entreprises de 33% à 28% (coût 1,2 Mds€). En regard le montant des impôts sur les sociétés toutes confondues (petites et grandes) est de 25 milliards en 2018. 4,5 milliards pour les particuliers fortunés
Le Prélèvement forfaitaire unique, ou « flat tax », instaure un taux de prélèvement maximum de 30% sur les revenus de capitaux mobiliers (actions, obligations, reventes d’entreprises) - coût : 1,3 milliard d’euros en 2018 ; 1,9 en 2019, dont près de la moitié des gains (44 %) va profiter à 1 % des ménages (voir ici). La suppression de l’ISF et son remplacement par l’IFI (impôt sur la fortune immobilière) avantage les plus riches des riches, puisque 90 % de la richesse est constituée d’actifs financiers pour les 0,1% les plus riches (voir l’article de Thomas Piketty). En revanche, les propriétaires d’une belle maison restent taxés. Le coût est estimé à 3,2 milliards. Ainsi le total des exemptions d’impôts et de cotisations sociales aux entreprises (62,2 milliards) représente les 2/3 des profits réalisés par les entreprises du CAC 40. Ce montant est supérieur au déficit budgétaire de la France (61,3 milliards). Si on y ajoute les baisses d’impôts pour les particuliers fortunés, le total des cadeaux fiscaux et sociaux en 2018 s’établit à 66 milliards d’euros. De plus, les 2/3 des bénéfices des entreprises sont reversés aux actionnaires et seulement 30 % sont réinvestis.
En regard, la rigueur… Nous citerons ici quelques réductions significatives pour 2017. Chacun pourra compléteravec sa propre expérience.
La réduction de 11 % des crédits politique de la ville en août 2017 a fait économiser au budget de l’État 46,5 millions d’euros, qui contribuaient au financement de 435 contrats de ville, couvrant 1.514 quartiers parmi les plus pauvres de France où habitent 5,5 millions de personnes. Le déficit de l’Assistance Publique des hôpitaux de Paris en 2017, qui justifie l’aggravation catastrophique des services d’urgence et entraîne de nouvelles mesures d’économies décidées par Martin Hirsch, (qui annonce « un gel de 0,5 % de la masse salariale à titre conservatoire ») a été de 200 millions d’euros en 2017 (voir ici). Les associations ont été amputées de 900 millions de subventions équivalentes en 2 ans par la suppression des emplois aidés, s’ajoutant à la diminution de 16 milliards d’euros des subventions publiques des associations depuis 2005. Cette mesure a provoqué la mise au chômage de plus de 100 000 personnes et d’immenses dégâts sociaux. Les associations ont besoin d’un milliard d’euros supplémentaire en 2019 pour éviter le naufrage de pans entiers de l’action associative. La suppression de la réserve parlementaire, qui par ailleurs n’était pas exempte de critiques, a fait économiser au budget de l’État 120 millions d’euros, dont environ la moitié (60 millions d’euros) allait à des associations proches des parlementaires. Dans un grand élan de générosité, le Premier ministre a affecté 25 millions d’euros au FDVA. La réduction des APL fait récupérer au budget de l’État 1,5 milliard d’euros en 2018, sur le dos de 6,5 millions de bénéficiaires les plus pauvres. La réduction du loyer de solidarité prive les bailleurs sociaux de 1,7 milliard de recettes, amputant leur capacité d’investissement dans des logements neufs. Pour 8,4 millions de retraités, la hausse de la CSG se traduira par une perte de revenu de 324 euros par an, soit un prélèvement global de 2,72 milliards (voir ici). La suppression de la taxe d’habitation (voir ici) progressive sur 3 ans, présentée comme un gain, ne l’est que partiellement pour les foyers qui bénéficiaient d’un abattement ou d’une exonération. Par exemple, elle compense l’augmentation de la CSG pour un retraité sur 10, partiellement pour 56 %, nulle pour 36 % des retraités (voir ici). |